Pour les Journées européennes des métiers d’art (JEMA) et les Journées européennes du patrimoine (JEP), nos ateliers ouvrent leurs portes.
Reconnus par les labels Entreprise du Patrimoine Vivant et Entreprise d’Excellence, ils perpétuent les savoir-faire historiques des métiers d’art et garantissent leur transmission.
« Notre rôle est de maintenir le patrimoine et de le diffuser. Et l’art est la meilleure forme des histoires passées. »
Baptiste, mouleur-statuaire
« Je suis parisien, mais je connais l’existence de ces anciens ateliers d’art à Saint-Denis. J’ai toujours eu envie de venir les découvrir. Pendant le Covid, j’ai commandé une reproduction en plâtre ; j’ai l’impression de posséder un morceau du Louvre dans mon appartement ! » Pierre, un esthète, fait partie des 130 visiteurs venus découvrir ce lieu chargé d’Histoire et d’histoires. Accueillis dans le showroom des moulages, ils attendent de visiter les 1 500 m2 que constituent les ateliers de moulage et de chalcographie. Absorbés par les beautés pures exposées, ils semblent impressionnés, presque intimidés. Le regard menaçant de Caracalla les dévisage, tandis que le Saint Louis de Saupique semble bien sage ; Laocoon se débat avec les serpents qui l’enserrent. Ils côtoient le Scribe accroupi, non loin de la Stèle du faucon Horus. Le lieu est magique, peuplé de visages, parfois doux, parfois farouches, habité de statues aux corps musculeux auxquels la patine confère l’illusion de la vie.
De cet endroit hors du temps, entre l’Antiquité et le xxe siècle, les artisans d’art sont les maîtres : mouleurs-statuaires, staffeurs ou patineurs, ils reproduisent les statues originales avec passion, dans un geste parfait et fidèle.
Virginie, mouleur-statuaire, est heureuse d’échanger avec les visiteurs : « Ces visites sont très valorisantes. Les personnes sont curieuses des matériaux qu’on emploie et de la formation qu’on a reçue. Ils nous posent un tas de questions auxquelles on a plaisir à répondre. Car notre métier est quasiment inconnu, alors que notre rôle est très important. » Baptiste, à ses côtés, ponce une main de Louis XV. Il renchérit : « Nous avons de très anciens moules d’œuvres qui n’existent parfois plus, détruites par les guerres ou le temps. Notre rôle est de maintenir le patrimoine et de le diffuser. Nous maintenons la trace ! Et l’art est la meilleure forme des histoires passées. » Virginie, enthousiaste, poursuit : « La Révolution a détruit des symboles. Nous, nous préservons l’Histoire ! »
Lucile, imprimeur taille-doucière
« L’encre est amoureuse du papier »
Situé juste en face des moulages, l’atelier de chalcographie est consacré aux estampes. Il est aujourd’hui l’un des seuls en France à savoir les tirer à partir de plaques anciennes, dans le respect des tirages d’époque. Lucile, l’une des trois imprimeurs taille-douciers de l’atelier, et son apprenant-stagiaire éclairent les visiteurs sur leur pratique. Elle étale sur des plaques gravées une encre épaisse, noire et sirupeuse qu’elle vient tout juste de travailler énergiquement. Elle sourit, espiègle, et révèle que « l’encre est amoureuse du papier » : la feuille humidifiée va recevoir et absorber l’encre ; elles ne vont faire plus qu’un, sous la très forte pression de la presse.
La conservation des métiers d’art, la perpétuation des savoir-faire historiques et leur transmission sont les missions des Ateliers, reconnues en 2019 par l’obtention du label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). La même année, le label Entreprise d’Excellence (ED) a aussi récompensé « la notoriété de la marque et les visites de qualité offertes au public ». Une reconnaissance que l’équipe apprécie particulièrement cette année, après deux ans de Covid et d’isolement. Car ils ont toujours à cœur d’être les ambassadeurs fidèles des œuvres iconiques qu’ils reproduisent, transmettent et diffusent dans le monde entier.