La forme et la couleur sont indissociables de la création artistique. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur les couleurs aux Ateliers d’art, afin de mettre en lumière son utilisation dans nos différentes créations.
L’Atelier de patine
La patine joue un rôle crucial dans le procédé de reproduction de sculptures. Au travers de la couleur, elle permet de donner une expérience visuelle différente d’un volume brut: appréhender le moulage sous un angle nouveau pour mettre en valeur le volume et les détails, rendre l’aspect de la matière originale ainsi que l’illusion du temps qui est passé..
La patine, dernière étape (optionnelle) dans la création d’une reproduction, est souvent choisie en fonction du souhait du destinataire (particulier, institution, décorateur).
Mise en fonction, d’abord, à l’Atelier du musée de Sculpture comparée en 1882 Trocadéro, la patine a eu pour objectif de mettre en valeur les volumes grâce à une patine légère et monochrome. Puis son utilisation a évolué au fil des années.
Au début du xxe siècle se développe la patine illusionniste. Cette dernière est utilisée pour reproduire la teinte et l’aspect de surface de l’oeuvre originale. Son apparition fait suite à un grand débat entre spécialiste notamment au musée de Sculpture comparée (actuel Cité de l’architecture et du patrimoine). Les spécialistes ont tenu à ce que moulage et original ne soient en aucun cas être confondus entre eux.
L’usage alors était pédagogiqe ou institutionnel. Les deux points de vue évoluent lors que les usages se font plus décoratifs et commerciaux. Aujourd’hui, si la patine est utilisée pour reproduire l’aspect de l’original, elle continue parfois à être utilisée en vue d’une mise en valeur du volumet « brut ». La patineuse, dans ce cas, réalise une patine monochrome et légère pour accentuer les reliefs.
Enfin, plus en phrase avec le goût contemporain, s’est développé récemment une pratique de recouvrement de couleurs franches. Plus proche de la peinture décorative dans l’esprit, que de la patine, les ateliers utilisent néanmoins pour ces nouveaux développements des pigments boryés et des composites propres aux techniques anciennes pour obtenir des couleurs lumineuses et profondes.
Le saviez-vous ? Les patines sont exclusivement réalisées à la cire entre 1885 et 1892. Durant cette période, apparaissent aussi les patines à la barbotine, appelées parfois « peintures à la terre ».
Les patines à la cire sont préférées pour les moulages dont les originaux sont constitués d’un matériau lisse, alors que celles à la terre sont appliquées dans le cas où la surface est mate et rugueuse.
Aujourd’hui, les patines intègrent vernis gomme laque et cire d’abeille. Des pigments naturels et artificiels permettent d’obtenir les teintes désirées. Ainsi, une infinité de variations sont possible, en fonction de l’aspect de l’original et de la volonté du destinataire.
L’art de patine apporte de magnifiques couleurs aux Ateliers !