Un moulage de la Vénus de Milo incarne la beauté antique dans le parcours MUSE DECOUVERTE, un nouveau format modulable d’exposition pédagogique et ludique proposé aux collectivités par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais (Rmn-GP).
Modèle antique
Dès l’Antiquité, le moulage, ou la reproduction d’une œuvre d’art à l’identique, est une pratique courante : les artistes romains, pour lesquels l’art grec est la référence, réalisent de nombreuses copies et les diffusent dans tout l’Empire. À la Renaissance, François Ier envoie des mouleurs en Italie pour réaliser des prises d’empreintes sur les statues antiques afin de créer « une Italie française » à Fontainebleau. Sous le règne de Louis XIV, à Versailles, le culte antique est si prégnant que certains qualifient le lieu de « Nouvelle Rome ».
Objets d’art et de collection, les moulages sont aussi des objets d’enseignement, car ils transmettent les canons des grands classiques en servant de modèles aux académies des beaux-arts. C’est dans cet esprit de transmission et d’enseignement qu’en 1794 est créé l’atelier de moulage des musées nationaux, afin de diffuser l’art auprès du plus grand nombre et de reproduire les collections du musée du Louvre avec une extrême fidélité.
« La Vénus de Milo était pour moi une évidence ! »
L’héritage de notre atelier se transmet ainsi avec la réalisation des moulages de la Vénus de Milo. MUSE s’insère dans le programme national « Action Cœur de Ville », qui répond à la volonté politique d’agir pour le renouveau des villes de taille moyenne. Les communes de Saint-Dizier, de Maubeuge et de Barentin testent ainsi, depuis septembre 2022, un parcours d’initiation à l’histoire de l’art à destination des familles et des groupes scolaires et périscolaires, à travers l’exposition de photographies haute définition d’œuvres, d’écrans et de panneaux pédagogiques.
Mariam Chapeau, responsable du projet à la Rmn-GP, explique : « Notre établissement est un grand opérateur culturel dont la mission est de favoriser l’accès à la culture sur tout le territoire. Pour ce projet, il a mobilisé tous les métiers : l’agence photographique et son riche fonds d’images d’art, sa maison d’édition de beaux livres, ses conférenciers – qui se déplacent dans les musées nationaux –, les Ateliers d’art, le département du numérique – qui produit des contenus multimédias –, etc.
Couvrir la frise chronologique de la préhistoire à aujourd’hui à travers des œuvres qui ne soient pas exclusivement parisiennes a été le fruit d’une longue réflexion. Nous ne voulions surtout pas passer à côté d’œuvres attendues par le public. Trente œuvres remarquables ont été choisies, dont une sculpture, la Vénus de Milo, qui était pour moi une évidence ! Elle est célèbre, tout autant que La Joconde. Elle introduit la notion de nu avec délicatesse, un sujet qui peut être difficilement acceptable pour certains. »
La Vénus de Milo comme outil d’enseignement à la statuaire antique
MUSE DÉCOUVERTE expose, dans son parcours, la réplique de la Vénus sur un plateau tournant incrusté dans un panneau d’exposition et raconte toute l’histoire de cette sculpture à ses visiteurs. La Vénus fascine tant ! Qui représente-t-elle vraiment ? Où sont passés ses bras ? Comment a-t-elle été découverte ? Autant de mystères à élucider au cours de la visite. « Il est étonnant de voir combien les enfants aiment la toucher ! » remarque Mariam Chapeau dans un sourire. Le moulage est assorti d’un jeu numérique tactile nommé « C’est à moi », conçu par Françoise Lombardi, cheffe de projet à la direction des publics et du numérique de la Rmn-GP. À chacune des six principales divinités du panthéon gréco-romain correspond un attribut ou un symbole ; l’animation consiste à identifier ce dernier et à l’attribuer à un dieu ou à une déesse.
En phase de test dans les trois villes, MUSE fait actuellement l’objet d’études. Les retours des enseignants et des visiteurs seront précieux et orienteront la prochaine étape vers de probables nouvelles ouvertures. Dans l’éventualité d’un nouveau parcours, le moulage de l’Ours blanc de François Pompon est d’ores et déjà pressenti. Mariam Chapeau confie : « Pourquoi l’Ours de Pompon ? Pour le plaisir qu’il engendre et l’idée qu’il satisfera les enfants. Nous voulons aborder un peu tous les thèmes, et celui de l’animal, en plus d’être très actuel par la thématique du respect du bien-être animal, touche particulièrement l’enfance. »
En savoir plus sur le projet MUSE
Consultez la notice du moulage La Vénus de Milo par notre l’atelier