Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA) vous invitent à rencontrer, à la Conciergerie, nos artisans d’exception qui ont reproduit trois chimères de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les répliques de ces créatures de légende, réalisées à la demande du Centre des monuments nationaux (CMN), orneront bientôt le nouveau parcours de visite des tours de la cathédrale, dont l’ouverture est prévue en 2025.
Dans le cadre historique du palais médiéval, nos mouleurs-statuaires, maître-patineuse et un opérateur 3D de l’agence photographique du GrandPalaisRmn exposeront le moulage de la Stryge et vous dévoileront leurs savoir-faire, essentiels à cette prochaine médiation culturelle.
Plongez au cœur du processus de création de ces répliques !

Le Pélican, La Femme à tête de singe et la célèbre Stryge, symbole de Notre-Dame et de Paris, ont été recréés à l’identique grâce au travail de nos artisans. Bien plus que de simples reproductions, ces sculptures témoignent de notre savoir-faire unique, né de la synergie des talents de nos ateliers d’art et de l’agence photographique du GrandPalaisRmn ; une aventure humaine et technique qui a permis la rencontre des compétences de Frans Torres, opérateur 3D, de Nicolas Balleriaud, mouleur-statuaire, et de Julie Gilewski-Guillamier, maître-patineuse.

« Le vent soufflait trop fort. Nous avons opté pour la technologie de la photogrammétrie »
« Ce projet a profondément transformé ma relation avec ce monument, tissant un lien indéfectible entre nous, confie Frans Torres. Chaque pierre, chaque chimère, me rappelle désormais mon implication dans la valorisation de ce trésor du patrimoine. J’ai eu la chance de toucher du doigt l’histoire et de contribuer à sa préservation.
Pour réaliser un tirage du Pélican et de La Femme à tête de chien, l’atelier de moulage a exploité des fichiers 3D existants car les créatures ont été très endommagées par les flammes. Mais la Stryge a posé un défi particulier. La statue originale avait miraculeusement résisté aux flammes ; elle nous attendait, Nicolas et moi, perchée sur sa balustrade, comme si elle nous défiait !

Nous sommes montés tout en haut des tours, à 45 mètres du sol. Il était convenu au départ que nous fassions une captation 3D au scan. Mais le vent soufflait trop fort. Aussi, nous avons opté pour la technologie de la photogrammétrie, pour la précision qu’elle permet. Chaque détail, chaque fissure, chaque cicatrice ont été méticuleusement photographiés, permettant à des nuages de points de redessiner leurs contours.
Par l’ascenseur installé sur le côté du bâtiment pour les travaux, nous avons remonté tout le matériel nécessaire. Je n’ai pas le vertige, tant mieux, mais j’ai eu quand même quelques moments inconfortables. Nous avions des sangles et je me sentais parfaitement en sécurité. Cependant, nous y sommes allés très prudemment car je ne voulais surtout pas abimer le monument et sa façade. »

646 photographies au total
« Mon souvenir le plus frappant de cette aventure, poursuit Nicolas Balleriaud, a été la force du vent en haut des Tours. Nous devions tenir à bout de bras la perche de deux mètres en même temps que déclencher les prises de vue. Pour paramétrer la Stryge, il a fallu 646 photographies au total… Une fois les fichiers 3D réunis, nous les avons envoyés pour usinage chez un prestataire. Ce fut ensuite tout l’art de Julie Gilewski-Guillamier, notre maitre-patineuse, qui a donné vie à ces chimères. »

« Tout l’art de notre maître-patineuse »
« Préparer la patine des chimères de Notre-Dame fut un privilège immense, poursuit Julie Gilewski-Guillamier. Il ne s’agissait pas de retrouver la patine d’origine des chimères, très abîmées, mais plutôt de créer une teinte en harmonie avec les murs de la pièce où elles seraient exposées, au cœur de Notre-Dame. Il fallait donc que je restitue un aspect « pierre chaude ». Photos à l’appui, j’ai travaillé à partir de cette base. Dans la salle de médiation des tours, un cartel demandera aux visiteurs de ne pas toucher les reproductions. Mais, je suis bien consciente du risque de manipulations par les visiteurs, et je serai sans doute amenée à retoucher la patine en cas de dégradations.
Cette expérience restera gravée dans ma mémoire, tout comme les mesures de sécurité liées à la contamination au plomb : douches et combinaisons avant et après chaque accès à la cathédrale ! Mais le souvenir le plus fort sera bien sur ce spectacle incroyable des 54 chimères qui se dressent majestueuses, en haut des tours. Je suis montée les voir, en empruntant l’escalier en colimaçon. Un spectacle inoubliable sur Paris par un temps magnifique ! »
La restauration de Notre-Dame est un chantier immense qui se poursuit. Notre participation à la nouvelle muséographie, conçue par le CMN, contribue à la transmission de l’histoire de ce monument emblématique. 182 ans après l’installation des créatures de Viollet-le-Duc, nous sommes fiers, à travers ce bestiaire néogothique, d’ajouter une pierre à l’édifice de cette mémoire collective et d’offrir bientôt aux visiteurs une rencontre immersive avec l’histoire et la beauté de ce patrimoine exceptionnel.
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