Titien, reconnu comme le chef de fil de l’école vénitienne, marque l’apogée du rayonnement culturel de la Venise du 16e siècle. Il reçut un enseignement à l’atelier des frères Bellini et par son ami et mentor, le peintre Giorgione. Sa carrière bénéficie d’un contexte favorable ; la République de Venise se lance dans une politique culturelle concurrentielle, favorisant ainsi l’émulation d’une production artistique savante.
Titien nourrit un gout pour l’art allégorique, soutenu par son cercle de commanditaire issu de sphères savantes, il multiplie les références iconographiques, faisant de ses œuvres des messages à déchiffrer. L’iconographie choisie de La Vierge au lapin permet à l’artiste de croise les références entre ancien et nouveau testament. Le groupe se repose ici à la manière des hébreux lors de l’épisode de la fuite de l’Egypte et un lapin blanc installé sur le manteau de Marie incarne la préfiguration du sacrifice du Christ. Titien en jouant sur les consonances de temporalité des deux testaments, réaffirme l’unité du message biblique.
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