Marie-Antoinette, reine de France

La Restauration dut mener une véritable campagne de réhabilitation de la monarchie. Dans ce contexte, l’histoire de cette planche représentant Marie-Antoinette par Tardieu revêt un relief particulier. Pierre-Alexandre Tardieu, fils du premier lit de Pierre-Joseph Tardieu, fut élève, à ses débuts, de Jacques-Nicolas Tardieu. C’est cependant Wille qui l’orientera d’une façon plus sûre. Ses premières compositions datent de 1772. Il se spécialisa dans le portrait gravé. Nommé graveur de la Marine, sa carrière sera couronnée par son entrée à l’Institut.
Tardieu débuta le portrait de Marie-Antoinette en 1793. Le 16 octobre 1793, la reine était exécutée. Tardieu remit à plus tard l’achèvement de ce portrait de Marie-Antoinette en Vestale d’après Dumont, œuvre devenue compromettante sous la Terreur. L’esprit de cette œuvre appartient de plein-pied à l’ancien régime, et tout particulièrement au goût de la reine pour la décoration à l’antique. Tardieu acheva cette œuvre en 1815, et la dédia à la duchesse d’Angoulême, fille de la reine qui avait survécu à la prison révolutionnaire.
Déposée à la direction de la Librairie, cette planche entra dans les collections de la Chalcographie. Avec le portrait de Louis XVIII et les planches du sacre de Charles X, il s’agit de l’une des rares acquisitions effectuées par l’institution chalcographique sous la Restauration.
En bas à gauche : Peint par F. Dumont, ptre. Du Roi, Membre de son Académie.
à droite : Commencé en 1793 et terminé par Alex Tardieu, gr. De la Marine.
Dessous centré : Marie-Antoinette, Archiduchesse d’Autriche, // REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE, // Née à Vienne le 2 Novembre 1755. Morte à Paris le 16 octobre 1793. // Dédiée à S.A.R. Madame, Duchesse d’Angoulème.
Au-dessous à gauche : à Paris chez l’Auteur, au Musée des Artistes ; au centre : Déposé à la Direction de la Librairie // Bertonnier Sct. ; à droite : Par Ses très-humbles et très-obéissants // Serviteurs, Dumont et Tardieu.
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