Le Tepidarium

Exposée au Salon de 1853, la toile de Chassériau fut très bien accueillie par la critique au point que l’Etat l’acheta peu de temps après l’ouverture. Considéré comme une perle de l’école française, le tableau entra au musée du Luxembourg en 1856. Cette scène suscita l’enthousiasme : ces beautés antiques, indolentes et lascives dans l’abandon de leur intimité proposaient, aux regards luxe et volupté dans un décor évoquant à la fois la fascination pour Pompéi et la douceur des bains d’Afrique du Nord. Aux frontières du tableau d’histoire et de la scène de genre, Chassériau, élève d’Ingres, traita, par là même, de beaux nus féminins.
Le succès reconnu du tepidarium explique pourquoi Charles-Théodore Deblois, élève du grand graveur Louis-Pierre Henriquel-Dupont réalisa cette gravure d’interprétation pour la Chalcographie en 1902. Il semblait important au xix^e que les chefs-d’œuvre de la peinture française puissent être connus de tous : l’estampe permettait une diffusion, à moindre coût, au plus grand nombre des amateurs et des collectionneurs.
Tout l’art de la gravure fut de réussir à suggérer les jeux des draperies, le modelé harmonieux des corps et le velouté des chevelures par de simples sillons gravés parallèles, entrecroisés, souples ou droits, légers ou profonds pour donner cette gamme douce de noirs et de blancs.
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