Le 13 août 1863, Eugène Delacroix, le maître du romantisme, décède. Son ami et admirateur l’artiste Henri Fantin-Latour se désole des maigres obsèques reçues par son mentor. Souhaitant lui offrir un hommage digne de la figure artistique qu’il fut, Henri Fantin-Latour peint cette toile, accompagné d’autres de ses admirateurs. L’hommage à Delacroix fait poser plusieurs figures artistiques : des écrivains Edmond Duranty et Champfleury, Baudelaire, des peintres Cordier, Legros, De Balleroy, Manet et Bracquemond, et Henri Fantin-Latour lui-même. Cette troupe incarne un désir de modernité dans la création artistique. L’année du 1^er Salon des refusés s’accompagne chez les artistes comme Henri Fantin-Latour de l’envie de défendre l’innovation de leur art et de s’affranchir des normes académiques. Ce cercle, posant à la manière de L’apothéose d’Homère d’Ingres, incarne l’allégorie d’un manifeste du renouveau artistique. Le regard du groupe insistant, presque admoniteur, pousse l’œil du spectateur vers le cœur de la composition, face au portrait de Delacroix, comme pour le défier de reconnaitre son génie.
 
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