Reconnu comme « le portraitiste d’une époque », l’artiste Jean Dominique Ingres est la figure de proue de l’art français du début du 19^e siècle. Après avoir reçu un enseignement à l’atelier de David, il construit sa carrière en réalisant de nombreux portraits pour les sphères élites de la société. L’enjeu de l’art du portrait est de retranscrire trois facettes d’un commanditaire : le physique, souvent légèrement idéalisé pour ne pas froisser le posant, le psychologique, révélant une personnalité, et le statut social, posant au milieu de l’opulence.
La famille Stamati est une famille française d’origine grecque et bourgeoise. Le père, Constantin Stamati, est consul de France. Ingres les place dans leur intérieur, avec des jouets d’enfants sur le sol pour évoquer une famille heureuse. La composition représente la dynamique familiale ; le père au centre en patriarche, la mère au cœur des enfants, le fils proche de l’épaule du père. Pourtant un déséquilibre se forme autour de la fille Atala Stamati à l’écart devant son piano. L’admiration d’Ingres à l’égard des musiciens le mène à les portraiturer avec plus d’attention. Cette jeune fille dont la main semble jouer sans regarder du piano devant elle reprend le modèle pictural de l’artiste virtuose.
 
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